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La dynamique de groupe a baissé d’intensité mais elle subsiste encore. Lundi 9 septembre, les dirigeants des huit principaux syndicaux se sont réunis afin de procéder à un tour d’horizon sur le contexte politique et les dossiers qu’ils veulent porter ensemble. Aucune déclaration unitaire n’a été diffusée au terme de ce temps d’échange, les protagonistes souhaitant en savoir plus sur les intentions du gouvernement en cours de constitution avant – le cas échéant – de se positionner collectivement. Une retenue qui découle aussi des différences existant entre ces organisations : elles n’ont pas la même réaction face à l’arrivée à Matignon de Michel Barnier et certaines d’entre elles appellent déjà à manifester, tandis que d’autres se tiennent à l’écart de tels mots d’ordre.
Le rendez-vous de lundi a eu lieu au siège national de Solidaires, à Paris, sous un format hybride, plusieurs participants y ayant assisté par vidéoconférence. « C’était surtout un point de situation », confie Marylise Léon. Selon la secrétaire générale de la CFDT, les « urgences et les priorités sociales » restent identiques à celles que l’intersyndicale avait affichées, le 11 juillet, à l’issue de sa précédente rencontre : abrogation de la réforme des retraites de 2023 qui a reporté à 64 ans l’âge légal de départ, abandon du projet de décret qui entend durcir les règles de l’assurance-chômage, augmentation du pouvoir d’achat, renforcement des moyens attribués aux services publics, etc.
Comme il n’y avait guère d’« éléments nouveaux », en matière de revendications à porter, les leaders autour de la table ont décidé de ne pas publier de communiqué commun, explique Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, tout en soulignant que lui et ses homologues « partagent beaucoup d’inquiétudes ». Les acteurs en présence en ont profité pour poursuivre leurs réflexions au sujet de la lutte contre la xénophobie et l’antisémitisme : « Il s’agit de voir comment on s’y attaque sur les lieux de travail, les paroles racistes s’exprimant de manière de plus en plus décomplexée », précise Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires. Les syndicats envisagent de lancer des campagnes de sensibilisation contre ce phénomène.
« C’est une réunion qu’il fallait vraiment tenir, car elle a permis de se forger une opinion sur la perception de chacun de la situation actuelle, qui est inédite », affirme François Hommeril, le président de la CFE-CGC. Les huit organisations de salariés ne posent pas le même regard sur le choix d’Emmanuel Macron de désigner M. Barnier au poste de premier ministre. La CGT considère, par exemple, que le président de la République n’a pas tenu compte du vote des élections législatives, car la logique aurait voulu qu’il nommât une personnalité issue de la coalition arrivée en tête lors de ce scrutin – en l’occurrence, le Nouveau Front populaire (NFP). D’autres centrales se montrent plus prudentes, en prenant acte de la décision du chef de l’Etat ou en s’abstenant de la commenter.
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